Le Vatican a approuvé le lancement d'une procédure qui pourrait aboutir à la canonisation de 35 Indiens massacrés en 2008, pendant l'une des pires vagues de violences anti-chrétiennes depuis des décennies, ont annoncé jeudi les évêques catholiques indiens.
Après le meurtre d'un prêtre hindou en 2008, la communauté chrétienne avait subi des attaques de représailles lors desquelles des foules s'en étaient prises à des dizaines d'églises, de salles de prières, d'écoles catholiques et de maisons dans l'Etat d'Odisha (est) contraignant près de 50.000 personnes à fuir.
Parmi les personnes tuées figure un groupe appelé par l'Eglise les "martyrs de Kandhamal", composé de 24 hommes et 11 femmes.
La proposition de rendre hommage à ce groupe a été faite par John Barwa, archevêque d'Odisha, et les évêques d'Inde ont voté en janvier "pour lancer le processus de béatification des martyrs de Kandhamal", a annoncé mardi la Conférence des évêques catholiques d'Inde dans un communiqué.
Selon la loi ecclésiastique, si le martyre est établi, la béatification - l'étape préalable à la canonisation - avance plus rapidement.
Mais une preuve de miracle est nécessaire pour que les martyrs puissent être proclamés saints.
Les évêques ont afirmé avoir reçu une lettre d'approbation de Rome cette semaine pour démarrer le processus "d'enquête sur la vie, les vertus et la sainteté" du groupe.
"Le Vatican a approuvé le processus visant à établir la canonisation de Kanteshwar Digal et de ses compagnons, qui sont morts en martyrs pour leur foi", a déclaré la Conférence des évêques.
Cette proposition d'honorer ces 35 victimes de violence survient alors que le Premier ministre indien Narendra Modi se prépare à briguer un troisième mandat aux élections générales l'an prochain.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, l'Inde a connu de nombreuses explosions de violence entre la majorité hindoue et les quelque 200 millions de musulmans indiens, en minorité dans le pays.
L'Inde compte 1,4 milliard d'habitants, dont seulement 2% sont chrétiens, selon le dernier recensement.
Le BJP, parti politique de M. Modi, est accusé par ses détracteurs de vouloir faire oficiellement de l'Inde laïque une nation hindoue, ce qu'il récuse.
La Rédaction (avec AFP)